Bien qu’elles s’en soient défendues, le mauvais coup constitutionnel que s’apprêtaient à opérer Blaise Compaoré et consorts, sous le regard bienveillant des grandes puissances impérialistes et la complicité de chefs d’Etat de la région. L’exfiltration du dictateur par les forces armées françaises et les déclarations immédiates de la CEDEAO en sont l’illustration. La tergiversation des autorités de la transition à dissoudre le Régiment de Sécurité Présidentielle, ajusté en son temps pour préserver le dictateur, mettait en cause la réussite d’un processus vers un fonctionnement démocratique du pays, seul garant de la satisfaction des revendications populaires et de l’essor du pays.
Après la dissolution du PSP, les auteurs du putsch doivent répondre des morts et de l’atteinte aux institutions de la république.
Les soutiens de l’ancien régime s’exprimaient en interne, les événements ont montré que « l’extérieur », y compris la CEDEAO, œuvrait dans l’ombre ou dans la lumière à accréditer l’idée qu’il faut un « débat inclusif » et permettre à tous les partis de se présenter aux élections. Ce qui revenait à épargner les assassins du Président Thomas Sankara et assurer l’impunité des crimes d’Etat.
Les conclusions honteuses de la CEDEAO, avant et depuis le putsch, illustrent que la souveraineté d’un peuple est un principe que ne défendent pas les chefs d’Etats soumis au diktat néocolonial et à une mondialisation économique prédatrice des richesses de l’Afrique.
Il est urgent et évident que la dépendance monétaire du Franc CFA et la présence des multiples bases militaire étrangères en Afrique sont une entorse à l’indépendance économique et à la souveraineté des peuples africains.
Le peuple burkinabé une fois de plus n’a-t-il pas montré la voie pour l’émancipation des peuples !
Bagnolet le 25 septembre 2015